Découvrez, ou redécouvrez, l'exposition "Marie-Antoinette, métamorphoses d'une image" présentée à la Conciergerie.
Exposition réalisée avec les participations exceptionnelles du château de Versailles, de la Bibliothèque nationale de France, des Archives Nationales, du Musée Carnavalet-Histoire de Paris, du Musée de la Révolution française-Domaine de Vizille et de la Cinémathèque française.
Historien, spécialiste de la culture des Lumières et de la Révolution française, Antoine de Baecque a publié Le Corps de l'histoire. Métaphores et politique 1770-1800 (Calmann-Lévy, 1993), La Gloire et l'effroi (Grasset, 1996) sur la Terreur, puis Les Eclats du rire (Calmann-Lévy,2000), sur la culture des rieurs au XVIIIe. A la rentrée littéraire 2017,il a publié un premier roman,Les Talons rouges (Stock), conjointement à un essai, La Révolution terrorisée (Editions du CNRS), qui traitent tous les deux, mais différemment, de la Révolution et de la rupture dans l’histoire.Antoine de Baecque chronique les ouvrages d’histoire pour Le Monde des livres,est membre du comité de rédaction de la revue L’Histoire, du conseil scientifique de la BNF, et président de la commission d’aide à l’écriture documentaire au CNC.Il est professeur d'histoire du cinéma à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm.
Regardez l'interview avec Antoine de Baecque
L’exposition « Marie-Antoinette, métamorphoses d’une image » met en lumière les identifications et réappropriations nombreuses autour d’un personnage historique devenu une icône
Rares sont les figures qui ont suscité un tel foisonnement de représentations :c’est le cas de Marie-Antoinette, de son vivant, puis surtout après sa mort, le 16 octobre 1793. Cette exposition propose une mise en perspective informée, ludique et critique des images plurielles, multiformes et contradictoires qui ont fini par reconstituer la figure de Marie-Antoinette comme un portrait révélateur. Comme si chaque époque, chaque groupe, avait voulu construire « sa » reine – de la traîtresse étrangère à la figure martyre, de l’héroïne adolescente à la mère exemplaire, de la femme de culture à l’icône de mode – et chaque pays concevoir sa vision, aussi bien au Japon qu’aux États-Unis et en Angleterre. Marie-Antoinette est ainsi devenue le personnage historique le plus représenté par les artistes contemporains, au cinéma, dans la mode, mais également le plus recyclé en objets et produits de toute sorte – poupées, publicités, gâteaux, meubles, miroirs ou jeux vidéo. Pourquoi cette multiplicité d’images et ces métamorphoses ? L’exposition in situ – c’est à la Conciergerie que la reine a passé les dernières semaines de son existence – voudrait faire comprendre cette sur-médiatisation mondiale et son revival, tant par la plongée dans l’histoire visuelle que par une approche comparée et critique des images.
La première partie de l’exposition présente les représentations des dix dernières semaines, qui correspondent aux moments les plus dramatiques vécus par la reine, à la Conciergerie tandis que se tient son procès au Tribunal révolutionnaire. La Conciergerie est un espace particulier pour Marie-Antoinette, avec notamment la cellule où elle vit ses derniers jours et se prépare à la mort. L’exposition montre ces différents moments grâce à des portraits, des gravures et des tableaux réalisés dans les mois ou années qui ont suivi sa mort. Mais la Conciergerie est également un lieu de mémoire, qui a été aménagé successivement, jusque très récemment, en fonction des régimes et de la pédagogie historique déployée, pour commémorer ou expliquer le séjour de Marie-Antoinette. Un certain nombre de témoins mémoriels en témoignent : chemise, soulier, ceinture, plan d’aménagement des lieux et documents d’archives autour du procès et de l’exécution de la reine.
Anne Zazzo, Conservatrice en chef du patrimoine, responsable des collections des objets d’histoire et de mémoire au musée Carnavalet-Histoire de Paris
Christophe Marcheteau de Quincay, Attaché de conservation au musée des Beaux-Arts de Caen
Claude d’Anthenaise, Conservateur général du patrimoine, directeur du musée de la Chasse et de la Nature, Paris
Yann Potin, Archiviste et historien, chargé d’études documentaires aux Archives nationales ; maître de conférences associé en histoire du droit à l’université Paris-13
La vie de Marie-Antoinette se transforme post-mortem en de multiples récits et biographies, auxquels s’ajoutent témoignages et souvenirs, de la Restauration à nos jours, toutes tendances confondues. Marie-Antoinette est en effet un bon exemple de la nouvelle conception de la « célébrité » telle qu’elle se met en place entre la fin du XVIIIe siècle et le début du XIXe siècle : la reine de France est un « personnage » public, mais elle revendique cependant un espace privé et l’autonomie de son for intérieur, autant de particularités nouvelles pour la monarchie française, qui suscitent chez le public le désir d’en savoir davantage sur sa « personnalité ». D’où la multiplication des ouvrages qui, relativement tôt, ont tenté de dresser le portrait psychologique d’une femme qui échappait en partie à son statut traditionnel et institutionnel. Cette dichotomie entre vie publique et vie privée n’a cessé de relancer, jusqu’à aujourd’hui, la curiosité pour Marie-Antoinette. Cette partie de l’exposition illustre vingt événements, publics ou privés, dans la vie de Marie-Antoinette, de sa naissance à sa mort, puis à ses funérailles officielles en 1814 à partir de vingt livres édités entre 1788 et nos jours. Cet intense travail éditorial sur l’histoire de la reine représente un des moments forts de l’exposition.
La figure de Marie-Antoinette est une véritable « planche à images », dont la production peut s’accélérer soudain, en fonction d’un événement, d’une commémoration, de l’actualité culturelle ou de la vogue d’un motif. Ainsi, cette prolifération a pu toucher, selon les époques, l’image officielle de la reine, notamment ses portraits par Élisabeth Vigée Le Brun, les images politiques de la mort de la reine, l’imagerie historique, le personnage représenté par le cinéma.
Troisième section de l'exposition © Didier Plowy / Centre des monuments nationaux
Dans cette section, quatre corpus permettent d’organiser cette profusion des images hétérogènes de Marie-Antoinette, marquée par le motif de la reproduction en série.
Portrait de la reine Marie-Antoinette dit "à la rose" Elisabeth-Louise Vigée-Lebrun 1783,© Jean Feuillie/Centre des monuments nationaux 1968
Marie-Antoinette soutenue par la religion - Jean-Pierre Cortot, à la Chapelle Expiatoire © Centre des monuments nationaux
Marie-Antoinette conduite au supplice. Calque du dessin faussement attribué à David ©BnF
Affiche du film "Les adieux à la reine" de Benoît Jacquot 2012
Guillaume Mazeau, Historien, maître de conférences à l’université Paris-1-Panthéon-Sorbonne Commissaire scientifique du nouveau parcours révolutionnaire de la Conciergerie
La chapelle expiatoire de la Conciergerie ©Bernard Acloque Centre des monuments nationaux
Béatrice de Parseval, chargée de l'offre culturelle pour les monuments de l'Île de la Cité, Centre des monuments nationaux.
Marie-Antoinette à la Conciergerie, Pierre-Antoine Pelée d’après Ary Scheffer,Centre des monuments nationaux
Ecoutez Benoît Jacquot réalisateur du film, et Chantal Thomas auteur du roman "Les Adieux à la Reine", interviewés par Antoine de Baecque
Sa fascination pour Marie-Antoinette
Cinépanorama - vidéo 24 janv. 1959 02min 05s
Séquence fiction où Michèle MORGAN déambule dans le château de Versailles. En voix off, elle parle de son attirance et de sa fascination pour le personnage de Marie-Antoinette qu'elle a interprété au cinéma dans "Marie-Antoinette, Reine de France" de Jean DELANNOY.
Producteur : Office national de radiodiffusion télévision française. Réalisateur : Jean Bescont Producteurs : François Chalais, Frédéric Rossif Participant : Michèle Morgan
Dans le contexte tumultueux de Révolution Française, Sidonie, une jeune lectrice de Marie-Antoinette, se lie d’amitié avec la reine, et pense même pouvoir détrôner Madame de Polignac dans son cœur. Jusqu’où sa dévotion et ses rêves de grandeur vont-ils la mener ? Pour Arte Cinéma, Benoit Jacquot revient sur ses intentions de réalisation d'un Versailles en catastrophe et ses choix de casting concernant Léa Seydoux et Diane Kruger pour le film Adieu à la Reine. Les Adieux à la Reine, de Benoît Jacquot, avec Léa Seydoux et Diane Kruger, diffusé le 21 février 2018 et disponible en entier en VOD sur Arte.tv. Rencontres avec Olivier Père est une série d'interviews autour de la relation entre un film et son réalisateur. Pourquoi a-t-il voulu faire ce film ? Comment y est-il arrivé ? Comment expliquer certains choix de mise en scène ou de casting ? Le réalisateur répond aux questions d’Olivier Père, directeur du cinéma sur Arte.
"La lecture comme lieu d'enchantement"
Emission audio proposée par France Culture – 59 minutes
Chantal Thomas fait sa Master-class en public à la BNF. Plongez grâce aux questions de Raphaël Bourgois dans la fabrique de l’écriture de l'auteure des "Adieux à la reine".
Chantal Thomas est romancière, essayiste, dramaturge et chercheuse. Elle a reçu en 2014 le Grand Prix de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre et le prix Roger-Caillois de littérature française. On la connaît notamment pour Les Adieux à la reine, prix Femina en 2002 et L’Echange des princesses publié en 2013, deux romans qui ont été adaptés au cinéma, respectivement par Benoît Jacquot et Marc Dugain. Dans ces romans, l’auteure nous fait découvrir les coulisses de Versailles et le théâtre de la monarchie à travers des yeux féminins : ceux de la lectrice de la reine Marie-Antoinette, des maîtresses ou favorites de Louis XV, et des jeunes princesses prises dans les jeux diplomatiques de la Régence.
Coordination : Sandrine Treiner Réalisation : Clotilde Pivin
Le rapport à Marie-Antoinette a souvent été passionnel et conflictuel, engendrant des cultes, des hommages, ou au contraire de violentes attaques. De plus, il est généralement passé par le fantasme et l’imaginaire, s’établissant sur un registre où l’intime peut croiser le mythologique. Ces représentations prennent appui sur le corps même de la reine, qu’il soit vénéré tel un ensemble de reliques ou décrié comme corrompu et obscène. Cela consiste à un véritable fétichisme, seul capable de traduire un rapport à la fois passionnel, conflictuel, fantasmatique et corporel, à la figure de Marie-Antoinette. Trois principaux motifs illustreront dans l’exposition ce lien fétichiste à la reine, la chevelure, le corps, la tête coupée.
Image : Queen Marie-Antoinette in a Court Dress by Elisabeth Vigée Lebrun, Self-portrait Kimiko Yoshida, 2010
Marie-Antoinette conduite à son exécution le 16 octobre 1793, Alain Chevalier, Conservateur en chef du patrimoine, directeur du musée de la Révolution française,Domaine de Vizille
Marie-Antoinette conduite à son exécution William Hamilton 1794 ©Musée de la Révolution Française, Domaine de Vizille
Depuis une vingtaine d’années, Marie-Antoinette connaît un regain de popularité lié à la modernisation du personnage, devenu une jeune femme de notre temps. Ce renouveau est illustré par le manga japonais, qui a réinventé Marie-Antoinette dans La Rose de Versailles de Riyoko Ikeda ; la biographie de l’écrivaine anglaise Antonia Fraser, Marie-Antoinette : The Journey ; puis son adaptation par le film de Sofia Coppola, Marie-Antoinette et également à travers les rapports que les créateurs de mode entretiennent avec la figure de la reine.
"La Rose de Versailles" - © Riyoko Ikeda, 1973, Editions Kana
Marie Antoinette: The Journey est une biographie de Marie Antoinette d'Antonia Fraser, publié en 2001, traduite en 10 langues. La biographie est devenue la base du film « Marie Antoinette » de Sofia Coppola en 2006.
Robe-manteaux - Passage 43 Printemps-Été 2005 Galliano - Dior ©Didier Plowy Centre des monuments nationaux
Affiche du film "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola 2006
Publicité - Mikado Marie-Antoinette, Mikado 2015
La fabrique d’un film, entretien avec Anne Seibel, chef décoratrice du film "Marie-Antoinette", et interview deSofia Coppola, réalisatrice du film.
Regardez la bande annonce du film "Marie-Antoinette" de Sofia Coppola 2006
Riyoko Ikeda : la visite royale
Auteure de "La Rose de Versailles" (connue en France sous le titre "Lady Oscar"), Riyoko Ikeda, invitée d'honneur du Festival d'Angoulême 2011, a été reçue très officiellement au Château de Versailles pour une visite et un concert privés.
Marie-Antoinette reine de la mode
Une garde-robe garnie, des coiffures extravagantes, une fièvre acheteuse... Marie-Antoinette avait tout de la « fashionista »! Dans ce nouvel épisode de « Au cœur de l'histoire », produit par Europe 1 Studio, Jean des Cars revient sur la folle passion d'une reine.
Les collections Marie-Antoinette à la Conciergerie
Découvrez les collections "Marie-Antoinette" à la Conciergerie, cliquez sur l'image
Jugement de Marie-Antoinette d'Autriche © Benjamin Gavaudo / Centre des monuments nationaux
Le programme culturel de l'exposition, cliquez sur l'image
Intervention artistique de la Compagnie Troisième Génération
Dossier pédagogique de l'exposition "Marie-Antoinette, métamorphoses d'une image"
Le service d’actions éducatives de la Conciergerie vous propose un dossier d’accompagnement de l’exposition Marie-Antoinette : métamorphoses d’une image. Il se compose d’un parcours à travers des œuvres choisies dans l’exposition, mais aussi, de la présentation des salles révolutionnaires de la Conciergerie. En effet cette présentation d’œuvres en lien avec Marie-Antoinette prend tout son sens dans ce lieu où elle a passé les derniers jours de sa vie, dans l’attente de son jugement.
Icône féminine, reine détestée, Marie-Antoinette a été et continue à être une image investie d’une forte charge symbolique. Emmener les élèves voir l’exposition, c’est les questionner sur le sens de l’image au-delà du personnage et de son contexte historique. C’est aussi, à travers les archives et les œuvres d’art, aller à la recherche d’une femme dont la multitude des représentations nous fausse la perception.
La production et partenaires de l'exposition, cliquez sur l'image
Conception scénographique - Véronique Dollfus
Regardez le diaporama de l'exposition, cliquez sur l'image
Les Editions du patrimoine, l’ouvrage Marie-Antoinette, métamorphoses d’une image. Cliquez sur l'image
Institutions Musée national des châteaux de Versailles et de Trianon, Archives nationales Bibliothèque nationale de France, Domaine de Vizille – Musée de la Révolution Française, Musée Carnavalet – Histoire de Paris, Musée des Beaux-Arts de Caen, Cinémathèque française, Musée national des châteaux de Malmaison et de bois-Préau, Cité de la Céramique – Sèvres, Musée du Louvre, Musée du Barreau de Paris, Musée d’Art et d’Archéologie de Senlis, Dior Héritage, Institut français de Russie, Sartoria The One Rome, Sastrería Cornejo, Madrid.
Stéphane Bern, Fernando Botero, Milena Canonero, Jacques Garcia, Asya Kozina, Bruno Ledoux, Michèle Lorin, Anne Seibel.
Daniel Templon, Rabouan Moussion, Pierre-Alain Challier.
phaSme ; CMN / Benjamin Gavaudo / Didier Plowy / Patrick Cadet / Philippe Berthe / Bernard Acloque / Cloe Aknin ; RMN-Grand Palais / Michele Bellot ; RMNGrand Palais (Château de Versailles) / Gerard Blot /Christophe Fouin ; Archives nationales (France) ; Musée des Beaux-Arts de Caen / Patricia Touzard ; Bibliothèque nationale de France ; Pierre et Gilles ; DR ; Coll. Musée de la Révolution française – Domaine de Vizille ; Coll. Cinémathèque française ; Sèvres, Cite de la céramique, Dist. RMN-Grand Palais / Gerard Jonca ; Courtesy Rabouan Moussion et Erwin Olaf ; Courtesy Sofia Coppola et Kirsten Dunst ; LADY OSCAR - Versailles No Bara c 1972 IKEDA RIYOKO PRODUCTION / SHUEISHA Inc. ; Courtesy Christian Dior ; Coll. Maison du Barreau de Paris ; Coll. Société NBC / Bruno Ledoux ; Fernando Botero ; Coll. Château de Malmaison ; Maison Christian Louboutin ; Anne Seibel