La réunion territoriale à la France, fin de la Révolution ? (de la Savoie à la rive gauche du Rhin, 1792-1802) par Aurélien Lignereux
Rencontre (conférence, lecture, dédicace)
Assistez à cette conférence donnée dans le cadre du cycle de conférences "La Révolution au-delà des frontières"
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Mercredi 12 novembre à 18h30
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Tarif
Gratuit
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Présentation
On connaît le paradoxe : bien qu’elle ait solennellement renoncé aux guerres de conquêtes, la nation française élargit dès l’automne 1792 ses frontières extérieures en rattachant la Savoie et poursuit cette expansion les années suivantes, au point d’atteindre la limite du Rhin.
Qu’elle soit interprétée comme l’effet d’une guerre idéologique que rien ne peut borner ou comme la trahison des idéaux de liberté et de fraternité au profit d’une politique cynique de puissance, cette poussée territoriale interroge, comme elle a d’abord interrogé les Français eux-mêmes entre partisans des frontières naturelles et ceux des petites limites.
Souvent disqualifiée comme l’euphémisation du fait brut de l’annexion, la notion de « réunion » doit être prise au sérieux pour ce qu’elle révèle de l’identité nationale et du modèle républicain.
Des mouvements révolutionnaires ont en effet animé les territoires voisins parfois avant 1789. La réunion serait alors la fin de la Révolution française, à la fois comme sa finalité, en tant qu’elle achève de rassembler toute la nation française, par-delà la séparation opérée au cours des siècles, et son point d’arrêt en tant que mise en ordre des dynamiques locales, en un exercice instable puisque l’incorporation raidit des réactions de rejet, en une dialectique révolution / contre-révolution.