Duels à la Conciergerie
Grand événement multi-sites
Découvrez l’escrime et initiez-vous sous les voûtes de l’ancien palais des rois de France !
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Samedi 10 mai
Dimanche 11 mai
de 9h à 18h -
Tarifs
Droit d'entrée habituel
Réservation "visite libre" sur notre billetterie - Réserver en ligne
Duels à la Conciergerie
Dans le cadre de la manifestation nationale « Monuments en (pleine) forme » et dans la continuité des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024, venez découvrir en famille et/ou entre amis l'escrime dans la plus belle salle gothique d’Europe édifiée au XIVe siècle sous le règne de Philippe le Bel.
Les voûtes de l’ancien palais des rois capétiens vont vibrer durant deux jours au son des lames entre initiation et démonstration, fleuret, sabre et épée, sous la direction de Patrick Groc, Maître d’armes diplômé d’État, ancien membre de l’équipe de France de Fleuret, médaillé olympique aux J.O. de Los Angeles 1984.
Monuments en (pleine) forme
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« Un pour tous, tous pour un », les monuments nationaux et l’escrime
Combien de nos monuments nationaux vibrèrent ainsi au son du sabre, de l’épée et du fleuret ? Beaucoup, à n’en pas douter !
Si l’escrime figure dès 1896 dans les épreuves des jeux olympiques de l’ère nouvelle, elle était déjà présente lors des premiers jeux de 776 avant J.-C. On l’appelait hoplomachie. Un enseignement qui faisait également partie de la discipline des camps romains, et qui se propagea dans la Gaule romanisée et hellénisée dont le CMN conserve de beaux exemples avec les sites archéologiques de Glanum, d’Ensérune, de Sanxay, de Montcaret ou de Montmaurin, et le Trophée d’Auguste à La Turbie.
Le Moyen Âge, durant lequel l’épée est reine, n’est pas en reste, et l’on peut imaginer de beaux assauts sur les remparts ou aux abords et fossés des châteaux de Vincennes, de Coucy, d’Angers, de Châteaudun, de Fougères-sur-Bièvre, de Bussy-Rabutin et de Pierrefonds, sur ceux de Carcassonne, de Castelnau-Bretenoux, de Puyguilhem, de Villeneuve-Lembron ou encore d’Aigues-Mortes et des tours de La Rochelle, sans oublier la salle des Gens d’Armes de la Conciergerie.
L’influence de la Renaissance italienne marque au XVIe siècle l’essor de l’escrime de pointe. La finesse remplace la brutalité, le doigté, la seule force physique. En architecture, il en est de même, les châteaux médiévaux se parent de grandes ouvertures, leurs façades et intérieurs s’ornent de reliefs sculptés et de décors peints. Les châteaux de Montal, de Villers-Cotterêts, de Talcy, de Chareil-Cintrat, d’Aulteribe, d’Assier, de Gramont, de Carrouges et d’Oiron en sont de parfaits exemples tout comme l’extraordinaire palais Jacques Cœur à Bourges.
La Cour accueille durant les règnes de François Ier puis d’Henri II, époux de Catherine de Médicis, de François II, de Charles IX et d’Henri III, les plus italiens de nos rois, nombre de maîtres d’armes venus de la Péninsule.
L’escrime gagne toute la noblesse jusqu’à devenir elle-même « française » au XVIIe siècle.
Molière, dans son Bourgeois gentilhomme n’écrit-il pas que cette pratique se résume dans « l’art de toucher sans être touché ». Les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas demeurent dans un large imaginaire collectif, les quatre héros – n’oublions pas d’Artagnan – de l’antique discipline.
Le plus célèbre des Gascons est peut-être passé par le château ducal de Cadillac-en-Garonne avant de rejoindre Paris. La sulfureuse Milady le recevait chez elle, place des Vosges, à quelques mètres seulement de l’hôtel de Sully, tandis qu’au Palais Royal, l’attendaient le bon Porthos, seigneur de Pierrefonds, Athos et Aramis. Quelques décennies plus tard, on portait « sabre au clair », le maréchal Lannes en tête, « l’Achille » de la Grande Armée, comme l’avait surnommé l’Empereur. Propriétaire du château de Maisons, Lannes figure, parmi tant d’autres soldats, sur l’Arc de triomphe.
Enfin, comment passer à côté du célèbre duel qui opposa, le 27 juillet 1894, Georges Clemenceau à Paul Deschanel, député d’Eure-et-Loir, traité par le futur « Tigre » de « polisson ». Le choix se porta sur l’épée. Clemenceau affichait à son actif cinq duels. Nous sommes alors bien loin du Clemenceau herborisant avec son ami Claude Monet dans sa paisible retraite de Saint-Vincent-sur-Jard.